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Journée des missionnaires martyrs - 24 mars 2024

Nouvelles, Carrefour intervocationnel, Vie consacrée 2024-03-23
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Afin de commémorer tous les missionnaires martyrs, ces infatigables hérauts d’Évangile, l’Église a instauré depuis le 24 mars 1993, une journée qui leur est dédiée. Elle correspond à la date de 1980 où Mgr Oscar Romero, archevêque de San Salvador, mourut en martyr alors qu’il célébrait la messe.

Proclamer sa foi au prix de sa vie

Il est souvent dit que les persécutions des chrétiens sont plus nombreuses aujourd’hui que jamais auparavant dans l’histoire de l’humanité. Dans un monde qui se veut plus moderne, plus civilisé et plus ouvert, on s’attendrait à une plus grande tolérance envers les diverses idées et croyances. Pourtant, même en Occident où le christianisme a été proclamé dès ses débuts, on observe un déclin de la ferveur chrétienne, en particulier au Québec. Serait-ce parce que l’Évangile est si grandiose et si beau que l’on hésite à y croire sans réserve ? Une vérité si extraordinaire qu’elle invite au scepticisme ? Ceci atteste que nous avons toujours besoin de témoins éloquents, capable d’affirmer cette grande vérité qu’est l’amour inconditionnel de Dieu.

Les martyrs sont des témoins de foi exemplaire, dont la conviction découle d’une expérience personnelle profonde. Ils attestent d’une vérité qui semble irréelle, mais qui pour eux est d’une réalité indéniable, car ils ont eu la grâce de la ressentir dans leur chair. Cette expérience spirituelle intense, cette rencontre avec Dieu, les rend incapables de garder le silence. Ils se sentent poussés à évangéliser le monde, animés par la même urgence que celle exprimée par saint Paul : « Malheur à moi si je n’évangélise pas » (cf. 1 Cor 9, 16). Une telle conviction ne peut émerger que d’une connaissance vécue et tangible.

Les Apôtres : témoins de l’Inconcevable

Les apôtres furent les premiers à partager l’Évangile du Christ, animés d’une ferveur et d’une conviction qui ne pouvaient émaner que d’une rencontre intime avec le divin. Trois années durant, ils ont vécu aux côtés de Jésus, partageant ses repas, absorbant ses paroles, témoins de miracles qui défient l’entendement : guérisons, exorcismes, et même la résurrection de Lazare. Ils ont contemplé l’ascension du Seigneur, un mystère qui transcende la raison humaine. Leur foi fut mise à l’épreuve ultime, car tous, sauf un, saint Jean, ont scellé leur témoignage par le martyre, embrassant la mort plutôt que de renier la vérité de leur foi en la résurrection du Christ. Saint Jean lui-même a enduré la torture, mais a été épargné du sort fatal de ses frères.

Le sang des martyrs : semence de foi

Le sacrifice des martyrs est souvent vu comme une source d’inspiration pour la foi chrétienne. Tertullien, un théologien du deuxième siècle, a exprimé cette idée en disant : « Le sang des martyrs est la semence des chrétiens ». Cette citation souligne l’idée que le sacrifice de la vie peut conduire à un renouveau spirituel et à la croissance de la communauté chrétienne.

Au Canada français, durant les premiers temps de la colonie, les missionnaires Jésuites ont incarné cet esprit de sacrifice. Avec courage, ils ont entrepris l’évangélisation des Premières Nations, une mission qui leur a coûté la vie. Parmi ces hommes dévoués, on retrouve les pères Jésuites Jean de Brébeuf, Gabriel Lalemant, Antoine Daniel, Charles Garnier, Noël Chabanel, Isaac Jogues, ainsi que René Goupil, médecin et Jean de Lalande, tous deux laïcs. Leur sang versé sur cette terre n’a pas été vain ; il a nourri le sol de la foi et a contribué à d’innombrables conversions parmi les membres des Premières Nations.

L’une des figures les plus emblématiques de cette époque est sainte Kateri Tékakwitha, surnommée Lys des Agniers. Sa canonisation témoigne de l’impact profond de ces missionnaires sur les communautés autochtones. Leur héritage se perpétue dans la foi chrétienne des Premières Nations et dans les alliances et amitiés forgées au cours des derniers siècles, symboles d’une fraternité universelle.

En conclusion

Dans le contexte actuel de notre société, nous observons une foi qui semble s’essouffler, oscillant entre indifférence et incertitude. Le Québécois moyen, s’éloignant progressivement des pratiques sacramentelles, semble naviguer sans boussole spirituelle. Cette tendance à l’individualisme et au matérialisme érode peu à peu le socle de sa foi chrétienne. Sa croyance en Dieu persiste, mais elle est assaillie de questions existentielles : Qui est Dieu ? Quelle place j’occupe dans son dessein ? Sa présence est-elle une réalité tangible ? Pour répondre à ces questionnements, les missionnaires contemporains sont confrontés à des épreuves d’une nature différente de celles de leurs prédécesseurs. Au lieu de la persécution physique, ils font face à l’ostracisme social : dénigrement, moquerie, mépris, calomnie. Ces épreuves morales sont les nouveaux supplices qu’ils endurent pour témoigner de la résurrection du Christ dans le monde d’aujourd’hui.

Prions donc le Seigneur afin qu’il dispose les cœurs à recevoir son message d’amour et de fraternité, nourrissant ainsi la foi qui éclaire l’espérance pour les générations à venir.

Pierre Joannette, d.p.

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